La deuxième édition du Prix Lucas Dolega a récompensé le photoreportage d'Alessio Romenzi, Surviving in Syria. Ce témoignage montre l'impact de la guerre civile qui sévit en Syrie depuis mars 2011 sur la population. Beaucoup de civils ont été tués. Les survivants manquent d'eau, de nourriture, de médicaments. Ils vivent dans la peur quotidienne de recevoir une balle.
« Je me suis intéressé à la Syrie depuis le début du soulèvement dans le monde arabe, explique Alessio Romenzi. La guerre civile qui s’est déclenchée a accaparé mon attention. Mais trouver des accès et pouvoir entrer dans le pays a été très difficile. Avec l’accélération des violences et l’instabilité de la situation, il était quasi impossible pour les journalistes de savoir quand et comment accéder aux points chauds du conflit. A un moment crucial pour moi, j’ai décidé d’aller au Liban et d’attendre le bon moment pour entrer en Syrie. Cela m’a pris beaucoup de temps de trouver un moyen et ça n’a pas été sans risques. Une fois à l’intérieur, j’ai eu la chance d’être au coeur du conflit et pu partager la tragique expérience des populations civiles. J’ai passé plus de deux mois avec des familles syriennes et des membres de l’Armée syrienne libre. J’ai essayé de comprendre ce qu’ils pensaient, ressentaient. C’est ainsi que j’ai été invité à capter leur vie dans des moments très intimes. Le but de ce travail est de continuer à faire prendre conscience de ce qui se passe en Syrie, de faire réfléchir sur la destruction et les souffrances que la guerre amène dans la vie des personnes. »
Bertrand Delanoë remet le Prix Lucas Dolega à Alessio Romenzi. Hôtel de Ville de Paris, le 18 janvier 2013 © Sophie Robichon / Mairie de Paris
Alessio Romenzi est né en Italie en 1974. Il a exercé plusieurs métiers avant de venir à la photographie en 2009. Il s'est alors installé au Moyen-Orient. Il a été l'un des premiers photoreporters à entrer clandestinement en Syrie. Son travail est paru notamment dans Paris-Match, New York Times, El Mundo et The Guardian. Il travaille aussi avec des grandes organisations internationales, comme l'ONU, l'UNICEF et le CICR (Comité International de la Croix-Rouge). Pour lui, « un appareil photo est le meilleur moyen qu’il y a de ne pas oublier ce qui se passe ailleurs. » (Sources : Association Lucas Dolega, A l'oeil, Worldpress)
Dylan Barbaste, Florie Martin, Thibaut Cherguy, Baptiste Rubio