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Le temps s'est perdu
Dans les chemins de l'air
Où, oiseau sans corps,
Un visage de jeune fille
Prend son envol.
Une perle noire dans ses yeux
S'échappe vers le ciel d'Icare.
Elle est fille du néant
Qui lui laissa en héritage
Un bout de nuit sans lune
Sur les lèvres.
Jamais elle ne touchera terre
Jamais elle ne tutoiera la pierre
Ni les arbres
Et l'eau qui les affole.
Elle a épousé une chimère
Qui s'est perdue dans le vent.
Aurélia Lassaque, Pour que Chantent les salamandres