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Pour ne pas perdre la pluie
Et le clapotis mat des gouttes au carreau
Pour ne pas perdre l’aube qui rosit
Et l’envol de l’oiseau dans les traînes du vent
Pour ne pas perdre l’ivoire
Et les ombres dorées quand la lune se courbe
Pour ne pas perdre l’été
Et le feu du soleil sur tes paupières closes
Pour ne pas perdre le blanc du rocher
Tellement blanc au soleil que tu plisses les yeux
Pour ne pas perdre le balancement de tes jambes sur l’eau
Et le chatouillement de la vague
Pour ne pas perdre le miel de sa bouche
Et le chant des abeilles de ses lèvres à ton cou
Pour ne pas perdre l’heure qui file aussi tranquillement
Que le goéland dans le ciel
Pour ne pas perdre le jour d’avant
Les jours paisibles
L’âge d’or
Pour ne pas perdre la vie
Quand bien même l’oubli
Écris dans chaque instant, mon ami
Écris dans l’infini
Isabelle Pellegrini