Des collégiens décrochent leur premier visa pour l'image

Le jeudi 16 septembre, les élèves de 4ème 5 du Collège Joseph Anglade sont partis à Perpignan au 22ème festival international du photojournalisme Visa pour l'image. Cette sortie avait pour but de démarrer leur projet annuel « photojournalisme : information, déformation ». Préparée dans les cours d'éducation civique, d'arts plastiques et de français, cette journée a permis aux élèves de réinvestir le travail mené au préalable sur les libertés, la lecture de l'image et le métier de photoreporter.

Le point d'orgue de la journée a été l'échange, une heure durant, avec Olivier Laban-Mattéi. Agé de seulement 33 ans, ce photojournaliste présente déjà, au Couvent des Minimes, une rétrospective des photoreportages qu'il a réalisés pendant dix ans pour l'AFP. Dans son exposition Le jour où tout a basculé, il met en scène des familles anéanties par des catastrophes naturelles ou des conflits, que ce soit à Bagdad en 2008, en Géorgie lors de la guerre de cinq jours, à Gaza après un raid israélien de trois semaines en janvier 2009, en Iran après les élections présidentielles, ou encore en Haïti lors du séisme en janvier 2010. Frappé par « la dignité des victimes face à l'horreur », par leur « envie phénoménale de vivre », Olivier Laban-Mattéi a demandé : « Regardez ces photos en vous disant : ça pourrait être moi. »

Affrontements en Iran après les élections/OlivierLaban-Mattéi/AFP

Olivier Laban-Mattéi a d'abord appris aux élèves comment « lire une exposition » : commencer toujours par le texte de présentation, comprendre que les photographies ne sont pas accrochées au hasard - c'est l'occupation de l'espace qui les met en récit -, s'attarder sur les légendes pour contextualiser le cliché et éviter les contresens...

Puis il a insisté sur l'importance de s'informer dans le monde moderne, afin « de ne pas se faire manipuler ». Si le développement des médias facilite l'ouverture sur le monde, encore faut-il faire l'effort de « s'informer pour construire sa conscience citoyenne » et parfois pouvoir agir sur le cours des événements : grâce à une large mobilisation internationale, Sakineh, une jeune femme iranienne, condamnée à la lapidation pour adultère, a vu récemment sa menace de peine capitale suspendue. « Les expositions sont là pour vous ouvrir les yeux, pour que demain, vous soyez des gens libres de penser. »

Le reste de la journée a permis aux élèves de travailler sur les droits et les libertés, en s'intéressant plus particulièrement aux expositions Violences à l'encontre des femmes en Inde de Walter Astrada, L'Or noir de Tchernobyl de Guillaume Herbaut, Impact d'Antonio Bolfo et The Urban Cave d'Andrea Star Rease. L'objectif était de sélectionner des photos qui pointaient des manquements à ces droits fondamentaux. Les élèves se sont aussi glissés dans la peau d'un photojournaliste en essayant de réaliser leur propre photoreportage sur Visa et leur sortie scolaire.

Tout au long de l'année scolaire, les élèves vont travailler sur la photographie de presse, le reportage, le décryptage des images et rencontrer différents professionnels des médias. Lors de la semaine de la presse , en mars puis en mai 2011, ils présenteront les productions audiovisuelles qu'ils auront réalisées.

   

Article rédigé par les 4èmes 5