nous ne changeons pas l'air
nous changeons d'air
tralalère
nous chantons l'air
tralalère
ça ouvre des perspectives, petites, mais toutes douces,
dont nous profitons pour semer du gazon et des
colchiques
de les regarder pousser, ça nous fait tout plein de
bonheur entre les deux yeux
où la douleur est là sous la mousse des jours, sous
le bois des os durcis, sous les coussins du coeur
nous y allons parfois en douleur
parfois douleur vient à nous
elle est là, maintenant millénaire et désormais éter-
nelle
simplement nous l'avons un peu apprivoisée
quand elle vient, elle n'effraie plus les oiseaux nos
compagnons, elle ne casse plus la tasse que nous
tenions
et nous nous tenons aux oiseaux, à la tasse
parfois même nous nous tenons notre main dans notre
main
Rémi Chechetto
(photo Samantha Barendson)